Des esquisses au produit fini
Relation avec les tuileries mécaniques du canton de Verdun JACOB FRERES & FILS
Des aquarelles de 1902 et une mise sur pierre en noir. Ci-dessous le produit fini sous la forme d'une première et quatrième de couverture des Tuileries JACOB FRERES & FILS
Le prix d'un travail
L'artiste est ici en contact direct avec l'industriel.
La page ci-dessus montre que le travail a été facturé et réglé le 20 juillet 1902
Emile JACOB et leur Beau frère Maurice DELAFON, ont fondé une usine à Pouilly sur Saône dédiée à la céramique et à la faïence sanitaire. Cette entreprise JACOB-DELAFON est aujourd'hui leader du marché français.
Paul JACOB, un des frères et représentant de commerce de la tuilerie avait des ruches au sein de l'entreprise. Gustave SABY également apiculteur a réalisé pour lui une étiquette personnalisant sa production de miel, mais en gardant un visuel et une appellation commune "MIEL DE BOURGOGNE"
Les Grandes Tuileries Mécaniques
De la com. industrielle pour L. PUIFFERRAT Fils
Outre le "renversement" de l'image on peut voir quelques modifications apportées dans les textes, mais l'allure générale de l'ouvrier examinant ou présentant sa réalisation devant les bâtiments de l'usine n'a pas été remise en cause.
Travail pour la Maison RAGOIX
Du trait de crayon au paquet cadeau
Première ébauche au "crayon de bois", nous dirions "crayon de papier"
Gustave SABY se met d'accord avec le client avec cette esquisse.
Deuxième étape un peu plus élaborée
Le fond, le feuillage et les fruits ont pris de la couleur avec une gouache délicatement appliquée.
Le cartouche se précise. Le produit et le producteur sont clairement identifié.
Artiste et Artisan sont d'accord...
Troisième étape.
Elle constitue le travail le plus délicat de la lithographie. En effet avec un crayon gras mais fin, il faut dessiner ou reproduire le motif convenu sur une pierre calcaire bien polie.
Ici l'épreuve en noir, mais il faut autant de pierre que de couleurs. Par superposition on obtiendra une "chromolithographie".
Dernière étape.
Pour ce résultat il a donc fallu 5 pierres différentes (noir, blanc, bleu, vert et orange).
Il a fallu aussi beaucoup de minutie, de précision et d'épreuves pour obtenir ce papier d'emballage.
Le tampon à froid (relief) est doré en même temps que son impression
Et voilà ! La "Maison RAGOIX" de Dijon peut envelopper ses paquets de mandarinettes dans une présentation de qualité qui finira à la pou-belle, à moins qu'un "collectionneur compulsif" nous ait fait la surprise de la conserver.
Qui sait ?
Bien sûr pas de signature... On ne signe pas un "papier d'emballage" si beau soit-il...
Les Cerisettes AMIOT
Du "bois" au "bon à tirer"
Croquis au crayon de bois à gauche
Mise sur pierre en bas à gauche
Et la dernière épreuve, ci-dessous, avec les repères de calage des pierres sur la presse, et sur la droite de l'épreuve une palette des couleurs pour l'imprimeur.
F. AMIOT a du signer le B.A.T. (bon à tirer) bien connu de la profession.
Avec les nombreux liquoristes dijonnais le marché était porteur, on dirait aujourd'hui qu'il surfait sur la vague des vins & spiritueux...
Termes que n'employait sûrement pas notre artiste. On parlait plutôt de ses "pratiques" pour désigner ses clients.
Souvent c'était l'imprimeur qui faisait l'inter-médiaire entre de demandeur et le dessinateur lithographe. Il n'est donc pas rare de voir son travail non signé ou n'apparait que ; Imp. RICHARD ou Lith. GERIN souvent Imp. Lith. CHAPUIS & BERTHIER.
Voir sur ce thème le blog: https://gusaby.webnode.fr
L. MARCEAU
Eléments constitutifs d'une communication publicitaire
Construction d'une allégorie animalière commençant par une vignette tricéphale à positionner dans la mise en page.
Vient ensuite un "frontispice" dans un encadrement ouvragé, représentant la gamme des produits fabriqués par L. MARCEAU.
Restent les titres et les textes descriptifs à mettre en place.
Dans l'ultime épreuve ci-dessous sur la page de droite Gustave SABY a représenté l'usine, dans une perspective avantageuse, débordante d'activité.
L'imprimeur GERIN FILS a laissé apparente la signature de l'artiste, ce qui est très rare
Le théâtre municipal de Dijon
La première de couverture du programme officiel du Théâtre Municipal de Dijon de1920-1921 est édité par l'Agence FOURNIER, dont l'annuaire est incontournable dans la culture, de cette époque.
Gustave SABY en a réalisé la maquette comme l'atteste sa signature et l'esquisse ci-contre.
On peut ainsi voir les modifications qui y ont été apportées, mais aussi ce qui a été conservé.
On peut aussi supposer que cette se en page a servi plusieurs années
Les ingrédients : Frontispice, cartouche, allégorie, frise et blason de la Ville
L'Anis KOLA
Sur l'esquisse du bas à gauche, l'artiste a indiqué les couleurs : vert, or, teinte étamois. gris.
On sent sur cette chromolithographie l'influence art nouveau de MUCHA qui "auréolait" le personnage central d'un motif circulaire ou elliptique, végétal.
Gustave SABY suivait la mode graphique et le goût de ses clients. Il disposait d'une abondante documentation dont il s'inspirait, tant pour les motifs, que les polices d'écritures, tant pour la mise en page que pour les couleurs.
Effet de mode encore bien utile au "marketing"
Voir : https://lartnouveau.com/artistes/mucha.htm
Du travail pour les autres
La sous-traitance entre artistes
Voici un bel exemple de collaboration entre artistes.
Nous avons à gauche une épreuve de la première pierre (noir) avec les instructions de l'auteur du dessin (vraisemblablement Louis CHAPUIS). et à droite la chromolithographie obtenue par Gustave SABY
Ci dessus les instructions pour la mise en couleurs. Les consignes sont à la fois précises et sommaires, ce qui laisse à penser que les deux artistes ont l'habitude de collaborer.
Du travail pour lui mème
La correspondence
